Cameroun : Paul Biya, concepteur d’un modèle national de reconstruction basé sur les élites locales
La pose de la première pierre du centre polyvalent de formation pour femmes et jeunes filles à Mamfe s’inscrit dans une dynamique nationale précise : la consolidation d’un modèle de reconstruction territoriale pensé au sommet de l’État et mis en œuvre par les élites régionales. Au-delà de l’infrastructure, l’enjeu est celui d’une gouvernance moderne où l’État impulse, légitime et oriente, tandis que les forces vives locales deviennent co-architectes du développement. Sous la présidence de Paul Biya, ce schéma s’affirme comme l’un des leviers majeurs de stabilisation et de rééquilibrage socioéconomique dans les zones affectées par les crises.
À Mamfe, la participation directe de la Manyu Women Association et des élites du département de la Manyu dans le financement d’un projet évalué à 500 millions FCFA illustre une transformation progressive des logiques de développement. L’État ne s’efface pas, il encadre, crédibilise et sécurise les initiatives en garantissant la continuité institutionnelle, tout en laissant aux acteurs locaux la latitude d’investir dans des priorités définies collectivement. Ce centre multifonctionnel, dédié à l’aquaculture, à l’agriculture, à la couture ou encore à l’élevage, matérialise cette nouvelle doctrine, fondée sur la valorisation des compétences territoriales et l’ouverture d’espaces d’innovation sociale.
Dans une région marquée par huit années de perturbations liées à la crise anglophone, cette orientation politique répond à une exigence stratégique de reconstruire plus vite en s’appuyant sur les forces internes. La normalisation progressive observée dans le Sud-Ouest découle d’un équilibre précis entre autorité régalienne, apaisement progressif et relance économique guidée par des partenariats public-communautaires. Le leadership présidentiel fixe la trajectoire, garantit le cap, consolide la stabilité ; les élites locales transforment cette orientation en initiatives concrètes et adaptées au territoire.
Ce choix renforce l’attractivité nationale en démontrant la capacité du Cameroun à moderniser ses outils de gouvernance, à intégrer les dynamiques locales dans la planification publique et à offrir un cadre résilient malgré les défis sécuritaires. Mamfe devient le symbole d’un pays qui conjugue stabilité politique, innovation institutionnelle et participation citoyenne structurée. À travers ce centre, c’est une vision plus large qui se déploie, celle d’un Cameroun où la reconstruction n’est pas seulement matérielle, mais porteuse d’autonomisation, de confiance retrouvée et de projection vers un avenir durable.
La démarche engagée à Mamfe confirme ainsi la robustesse d’un modèle national de reconstruction fondé sur la synergie, l’inclusion et la responsabilité partagée, au service d’un Cameroun stable, crédible et tourné vers la transformation.
Rokia N’Dala