Togo : L’accès numérique aux actes d’état civil, symbole d’une administration en mutation

Togo : L’accès numérique aux actes d’état civil, symbole d’une administration en mutation

Au Togo, le lancement de la demande en ligne des actes d’état civil marque une étape structurante dans la transformation de l’administration togolaise. À travers la plateforme nationale Services publics, l’État engage une réforme silencieuse mais stratégique, qui touche au cœur de la citoyenneté avec l’accès à l’identité légale. Dans un pays où les lenteurs administratives ont longtemps constitué un frein à l’exercice des droits et à l’efficacité économique, cette évolution traduit une volonté politique assumée de modernisation et d’inclusion.

L’expérimentation dans cinq communes pilotes : Agoè-Nyivé 1, Golfe 1, Avé 2, Zio 2 et Lacs ; permet désormais aux citoyens de solliciter à distance des copies d’actes de naissance, de mariage ou de décès, avec un suivi en temps réel et des délais annoncés de quarante-huit heures ouvrables. Au-delà du confort administratif, l’enjeu est de réduire les coûts indirects supportés par les usagers, limiter les déplacements, lutter contre les pratiques informelles et renforcer la traçabilité des procédures.

Cette réforme s’inscrit dans une dynamique plus large de digitalisation des services publics, illustrée récemment par l’intégration de vingt-neuf démarches supplémentaires dans le secteur de l’énergie. La coordination entre plusieurs ministères et institutions publiques révèle une approche transversale de la transformation digitale, où l’état civil devient un socle pour d’autres politiques publiques : éducation, santé, protection sociale, emploi ou encore inclusion financière.

Sur le plan du développement, l’impact potentiel est significatif. Un état civil accessible, sécurisé et fiable renforce la planification publique, améliore la production de données administratives et consolide la confiance entre l’État et les citoyens. Dans un contexte panafricain où l’identification juridique reste un défi majeur, l’initiative togolaise constitue le signal politique fort d’un État qui investit dans l’efficacité administrative comme levier de développement.

L’extension annoncée à l’ensemble des communes à partir de 2026 sera décisive. Elle conditionnera la capacité de cette réforme à réduire durablement les inégalités territoriales et à inscrire la digitalisation dans une logique de souveraineté administrative et de service public modernisé.

N’Dala

laredaction

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