Le député et opposant congolais Cherubin Okende a été retrouvé mort, jeudi matin, dans la capitale de la République démocratique du Congo, Kinshasa, après avoir été enlevé mercredi dans l’enceinte de la Cour constitutionnelle.
« Nous avons trouvé un corps inerte, celui du député dans une jeep sur l’avenue poids-lourd (centre-ville) », a déclaré à Anadolu le procureur de la République.
« Il n’y a pas l’ombre d’un doute. Notre camarade, député national, porte-parole du parti et ancien ministre des Transports, Cherubin Okende a été assassiné », a déclaré à Anadolu le député Dieudonne Bolengetenge, secrétaire général du parti Ensemble pour la République dont Okende était le porte-parole.
« Le corps a été retrouvé inerte au volant de sa voiture avec impact de balles, sa chemise était imbibée de sang », a déclaré un responsable de la police de Kinshasa. L’ex-ministre demeurait « introuvable » depuis mercredi.
Il était attendu ce 13 juillet devant la Cour constitutionnelle à la suite d’une convocation relative à sa déclaration de patrimoine en tant qu’ancien ministre. Selon son parti, l’opposant a été enlevé dans l’enceinte de la Cour constitutionnelle par des hommes armés en tenue civile alors que son chauffeur déposait une lettre sollicitant le report de l’audition.
Informé de la mort du porte-parole de son parti, l’opposant Moïse katumbi, candidat déclaré à la présidentielle du 20 décembre a écourté son séjour à Abidjan, en Côte d’Ivoire où il devait participer à la 45 ème assemblée ordinaire de la Confédération africaine de football (CAF) qui débute ce 13 juillet. Il a vitupéré auprès de l’agence Anadolu contre un « assassinat ».
— La sphère politique réagit
Le Président Félix Tshisekedi a dit dans un communiqué avoir appris la disparition « dans des conditions tragiques, de monsieur Chérubin Okende », ex-ministre des Transports.
Il a enjoint la Justice « à faire toute la lumière sur ce dossier afin de sanctionner les coupables de cet acte ignoble ».
Son opposant Martin Fayulu s’est dit « choqué et atterré » d’apprendre l’assassinat de Chérubin Okende, Porte-parole de Ensemble pour la République. « Ce crime odieux, qui s’apparente à un assassinat politique, ne peut rester impuni », a-t-il indiqué.
Le Gouvernement a évoqué un assassinat « odieux » qu’il a appris avec « effroi ».
Les services de sécurité ont été instruits pour diligenter « une enquête minutieuse afin de faire la lumière sur cet acte inadmissible », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.
Le président de l’Assemblée nationale a demandé dans un communiqué au gouvernement « à travers ses services spécialisés et à la Justice d’ouvrir des enquêtes intégrales et inclusives dans tous les sens pour identifier, sanctionner dans toute la rigueur de la loi les auteurs de ce crime odieux ».
Paul ANDRE