Nous venons d’en savoir davantage sur les motifs de la suspension de la participation de la Guinée à l’organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS).
En plus du déficit de financement de la construction du barrage de Kokoutamba et de la sous-représentativité de la Guinée au sein de l’organisation, il y a bien une troisième raison qui n’avait pas été évoquée jusque-là.
De quoi s’agit-il ? Conakry a été irrité contre le fait qu’un refus a opposé à la demande de la Guinée d’avoir accès au capital des sociétés de l’organisation créée en 1972.
« Il y a l’absence et le refus d’ouvrir le capital des sociétés de l’OMVS à notre pays. On ne peut pas souscrire à des actions. Comme nous ne sommes pas actionnaires dans ces sociétés-là, on ne peut pas agir dans les pays dans lesquels elles investissent. Tout ceci n’est pas équitable », a révélé le porte-parole du Gouvernement.
La Guinée décide de faire cavalier seul pour mettre en valeur ses potentialités énergétiques. Ce jeudi 20 juillet 2023, le Président de la transition a instruit au premier ministre et au ministre de l’Énergie de proposer un nouveau redimensionnement du barrage Koukoutamba, désormais déclaré d’utilité publique. « Les dimensions effectuées pour le compte de l’OMVS seront abandonnées. La Guinée va développer le barre », annonce M. Diallo.
« On ne peut pas maintenir les ressources de ce pays en état de projet pendant 20, 30 ans alors que nous avons des besoins énergétiques. La côte part qui était demandée à ces pays-là (Sénégal, Mali, Mauritanie) pour la réalisation du barrage de Koukoutamba est très marginale. L’essentiel du financement est un prêt concessionnel qui tourne autour de 150 à 200 millions de dollars. Si ces pays-là ne sont pas capables de mettre la main à la poche, la Guinée prendra ses responsabilités.
Si l’OMVS a besoin de notre énergie, elle doit mettre de l’argent pour faire en sorte que la Guinée jouisse de ses ressources naturelles », a tranché le porte-parole du Gouvernement qui resté vague sur l’éventualité d’un retour de la Guinée au sein de l’OMVS si toutefois ses préoccupations sont prises en compte.
Paulin TOURE