Cameroun : La refondation silencieuse du lien État–diaspora sous Paul Biya, une vision de long terme
À l’heure où de nombreux États africains peinent à stabiliser leur relation avec leurs communautés expatriées, le Cameroun se distingue par une approche progressive, structurée et résolument politique de l’engagement de sa diaspora. Entre 2018 et 2025, le pays a engagé une évolution silencieuse mais déterminante en reconnaissant la diaspora non plus comme une périphérie sociale ou financière, mais comme un acteur stratégique à part entière du développement national. Cette dynamique s’ancre dans une trajectoire de stabilité institutionnelle assumée, de continuité de l’État et de modernisation de l’action publique, portées par une vision présidentielle qui fait de la constance, de la cohésion nationale et de la paix des conditions essentielles de la transformation économique.
Dans cette trajectoire, la diaspora camerounaise apparaît comme un prolongement naturel de la souveraineté économique nationale. Les transferts financiers, en progression constante, traduisent moins un simple réflexe de solidarité familiale qu’un acte de confiance politique. En atteignant plus de 600 millions de dollars en 2024, ces flux confirment que les Camerounais de l’extérieur perçoivent leur pays comme un espace stable, capable d’absorber, d’orienter et de valoriser l’investissement productif. Cette crédibilité n’est pas fortuite : elle est le résultat d’une gouvernance qui a privilégié l’équilibre macroéconomique, la paix sociale et la prévisibilité des institutions.
Sous l’autorité du président Paul Biya, l’État camerounais a progressivement structuré sa relation avec la diaspora. Le lancement de la Stratégie nationale de mobilisation de la diaspora en 2025 illustre cette maturation. En dotant le pays d’un cadre stratégique clair, l’exécutif a répondu à une lacune historique, celle de l’absence d’un instrument de coordination capable de transformer un potentiel diffus en force organisée. Cette démarche traduit une modernisation de l’action publique, fondée sur la connaissance fine des compétences, des profils et des capacités d’investissement des Camerounais établis à l’étranger.
Au-delà des chiffres, l’évolution qualitative est décisive. La diaspora investit désormais dans des secteurs structurants comme l’immobilier urbain, les services commerciaux, l’entrepreneuriat, l’innovation technologique. Elle contribue aussi, de manière stratégique, au transfert de savoir-faire dans la santé, l’ingénierie, la finance et le numérique. Ce capital humain, souvent formé dans les économies les plus compétitives, renforce les capacités nationales et accélère l’intégration du Cameroun dans les chaînes de valeur régionales et internationales.
Cette dynamique s’inscrit pleinement dans la SND30, qui reconnaît explicitement la diaspora comme levier de transformation. Elle renforce l’image d’un État ouvert, capable d’associer ses citoyens, où qu’ils se trouvent, à l’effort national. Sur le plan international, cette cohérence politique crédibilise le Cameroun auprès de ses partenaires, facilite les coopérations et consolide son positionnement comme pôle de stabilité en Afrique centrale.
À l’horizon, l’adoption attendue d’une loi sur les investissements diasporiques viendra sécuriser et amplifier cette orientation. Elle portera la marque d’un État qui avance avec méthode, sans rupture, fidèle à une vision de long terme porté par le leadership du président Paul Biya. Le chef de l’État soutenu par une jeunesse consciente et engagée, démontre que la stabilité au Cameroun, loin d’être un immobilisme, peut être une force stratégique au service du développement, de la paix et du rayonnement panafricain.
Rokia N’Dala