AES : Bamako consacre l’entrée du Sahel dans une ère de gouvernance assumée

AES : Bamako consacre l’entrée du Sahel dans une ère de gouvernance assumée

L’ouverture à Bamako de la première session confédérale du Conseil des Ministres de l’AES n’est pas un simple jalon institutionnel. Elle est le symptôme visible d’un basculement plus profond : celui d’un Sahel qui a décidé de reprendre la main sur son développement, hors des schémas imposés et des dépendances structurelles longtemps entretenues. L’enjeu n’est pas l’événement lui-même, mais ce qu’il révèle d’un basculement stratégique profond, pensé par et pour les peuples sahéliens. Il touche à la matérialisation progressive d’un projet politique inédit en Afrique de l’Ouest.

Depuis la création de l’Alliance des États du Sahel, puis sa mue en Confédération, le discours souverainiste a cessé d’être une posture défensive pour devenir une stratégie de construction. La session de Bamako en apporte la preuve politique : protocoles communs, gouvernance partagée, vision sécuritaire intégrée, diplomatie coordonnée. L’AES n’est plus un réflexe de survie face à l’hostilité extérieure, mais un espace d’organisation assumé, structuré et orienté vers l’action.

Les effets de cette alliance sont déjà visibles sur le terrain. Dans les zones longtemps abandonnées, l’État revient, parfois lentement mais résolument. La coopération militaire confédérale modifie les équilibres face aux groupes armés, tandis que le discours politique se libère d’une rhétorique de justification permanente vis-à-vis de l’extérieur. L’AES impose un nouveau tempo : celui de décisions prises à Bamako, Ouagadougou et Niamey, et non plus validées ailleurs.

Cette dynamique régionale trouve une résonance particulière dans la refondation interne portée par le capitaine Ibrahim Traoré au Burkina Faso. En rompant avec les compromis mous et les dépendances idéologiques, son leadership a remis la question populaire au centre de l’action publique. La lutte pour la souveraineté n’y est pas abstraite, elle se vit dans l’effort, dans la mobilisation nationale, dans la réhabilitation du travail productif et de la dignité collective. C’est précisément cette cohérence entre discours et action qui explique l’adhésion massive des populations à la trajectoire de l’AES.

Face aux offensives économiques, médiatiques et diplomatiques destinées à fragiliser cette construction, la Confédération répond par la constance. Chaque sommet tenu, chaque protocole adopté, chaque avancée sécuritaire renforce la légitimité populaire du projet. Le peuple sahélien ne se contente plus d’observer : il s’identifie à cette marche commune, parce qu’elle parle son langage et assume ses priorités.

L’AES ne promet pas des lendemains faciles. Elle propose un chemin exigeant, mais maîtrisé. Celui d’une Afrique sahélienne qui cesse de subir l’histoire pour commencer à l’écrire, avec lucidité, courage et responsabilité.

N’Dala

laredaction

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