10,6% de la population se trouvent en insécurité alimentaire et nutritionnelle aiguë au Cameroun, soit 2,9 millions d’habitants sur la période allant d’octobre à décembre 2023. Au total, ce sont 10 départements concernés, dont deux dans la région de l’Extrême-Nord, trois au Nord-Ouest et cinq dans le Sud-Ouest, selon les résultats de l’analyse du Cadre harmonisé des zones à risque.
Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Gabriel Mbaïrobe, a présenté ces données lundi 11 décembre dernier à Yaoundé. D’après le ministre, cette situation est liée à l’insécurité dans les régions du Nord-Ouest, du Sud-Ouest et de l’Extrême-Nord. Les conditions météorologiques y ont ajouté leur grain de sel, notamment la sècheresse dans le Mayo-Sava et le Logone-et-Chari, ainsi que les inondations dans la Bénoué et le Mayo Rey. Des attaques des cultures par les chenilles et la destruction des champs par les éléphants ont également été observées.
L’autre constat est le vieillissement de la force de production en milieu rural. Plusieurs jeunes ont délaissé les travaux champêtres au profit des activités de moto taxis et de l’orpaillage artisanal à la suite de l’ouverture de nouveaux sites d’exploitation dans la Vina, la Kadey et le Lom et Djérem.
Par ailleurs, les prix des engrais demeurent à la hausse, en comparaison avec ceux pratiqués ces trois dernières années. C’est sans compter les coûts des produits de grande consommation importés (riz, blé, huiles végétales) qui ont progressé dans l’ensemble du pays. A titre d’exemple, en septembre dernier, le prix du riz importé a augmenté de 30% par rapport à la moyenne des cinq dernières années. La hausse des prix carburant a renchéri les coûts du transport. Conséquence, cette année, les prix du sorgho et du maïs sont supérieurs de 50% à ceux de 2022.
Eric K
