Au sommet extraordinaire de la CEDEAO, la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement a révélé samedi 24 février 2024 à Abuja, avoir apporté son soutien financier au Mali, au Burkina-Faso et au Niger dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Mais lors de multiples sorties médiatiques, ces trois pays estiment n’avoir reçu aucune aide de l’instance sous-régionale pour faire face au terrorisme.
La CEDEAO mentirait- elle sur le compte du Mali, Burkina-Faso et Niger ? L’une des décisions soutenant le retrait du Mali, Niger et Burkina-Faso le 28 janvier dernier de la CEDEAO serait l’inaction de l’organisation contre le terrorisme dans ces pays.
Mais au sommet extraordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de gouvernement, le communiqué final relève un « appui financier » contre le terrorisme dans les Etats de l’AES.
Sur le sujet, l’organisation précise que le Mali, le Niger et le Burkina-Faso ont bénéficié “d’une enveloppe de 100 millions de dollars des Etats Unis, mobilisés par l’UEMOA au titre du Plan d’action de la CEDEAO contre le terrorisme” en plus de 7,5 millions de dollars “en vue de l’acquisition d’équipements destinés à les aider à lutter contre le terrorisme”.
Aussi, la Conférence a souligné une contribution de l’instance dans le cadre de la coopération régionale pour la lutte contre le contre l’extrémisme violent et la criminalité organisée. L’organisation affirme même ne pas restée indifférente aux défis auxquels font face ces trois pays.
S’il y a réellement appui financier venant de la CEDEAO pourquoi l’AES dirait alors le contraire ?
Toutefois au vue de la politique de transparence dont jouit les Etats de l’AES, il est clair que s’il y a appui financier de la part de la CEDEAO, l’opinion en serait informée.
De l’avis de certains observateurs, la communication de la conférence des Chefs d’Etat incarne la dynamique d’un effort désespéré pour garder les trois pays au sein de la CEDEAO.
Mais à l’allure des évènements, ces trois pays semblent avoir déjà pris leur décision de se retirer de l’organisation et paraissent ne plus revenir là dessus.
Si la CEDEAO tente toujours de persuader, pour elle “le retrait aura des incidences sur la coopération en matière de sécurité, d’échange de renseignements et de participation aux initiatives régionales de lutte contre le terrorisme, notamment l’initiative d’Accra et les activités de la Force multinationale mixte”.
La Conférence estime aussi que ce retrait pourrait conduire à “un isolement diplomatique et politique sur la scène internationale, où les pays avaient obtenu un soutien pour leurs candidats et leur candidature lors des compétitions à des postes internationaux au sein de l’Union africaine, des Nations unies et d’autres organismes similaires”.
Devant toutes les inquiétudes et élucubrations de la CEDEAO, les Etats de l’AES semblent eux, avoir déjà tourné la page.
Eric K.