Trois ressortissants français travaillant à l’ambassade de France à Ouagadougou ont jusqu’à ce jeudi 18 avril pour quitter le sol burkinabè. Ils «sont priés de quitter le territoire du Burkina Faso dans les prochaines 48 heures», précise la note datée de mardi. Selon l’Agence d’Information du Burkina (AIB), ces diplomates sont soupçonnées de mener des « activités subversives ».
La transition burkinabè a ordonné Gwenaïelle Habouzit , Guillaume Reisacher et Hervé Fournier, tous trois diplomates à l’ambassade de France de quitter le Burkina. Ils ont été déclarés comme « personnes indésirables » (persona non grata), indique la note des autorités gouvernementales. Et pour cause, ils sont responsables d’activités dites subversives.
Il faut noter que les relations diplomatiques entre le Burkina et la France ne cesse de s’éroder depuis l’arrivée du capitaine Ibrahim Traoré au pouvoir à Ouagadougou, du fait de sa vision à conduire le pays à sa souveraineté. Une nouvelle dynamique que l’ancienne puissance coloniale a du mal à digérer.
Le 1er décembre 2024, quatre fonctionnaires français – des agents du renseignement selon les autorités burkinabè, des techniciens de maintenance informatique selon une source diplomatique française – avaient été arrêtés à Ouagadougou, puis mis en examen deux semaines plus tard et incarcérés, selon les sources françaises.
Ils se trouvent aujourd’hui en résidence surveillée, selon des sources sécuritaires du Burkina.
Un an auparavant, en décembre 2022, le gouvernement burkinabè avait expulsé deux Français qui travaillaient pour une société burkinabè, soupçonnés par les autorités d’être des espions. En janvier 2023, le pays avait réclamé et obtenu le départ de l’ambassadeur Luc Hallade et celui de l’armée française en février 2023. Ceci à travers la dénonciation des accords militaires signés avec l’ancienne métropole.
En mars 2023 et en septembre 2023 c’était le tour des coopérants militaires et de l’attaché militaire d’être poussés hors du pays.