Le parlement danois a voté jeudi une loi visant à mettre fin aux gestes de profanation du livre sacré de l’islam, un phénomène qui s’est multiplié l’été dernier au Danemark et en Suède. Dorénavant, lacérer, brûler, piétiner ou souiller délibérément le Coran sera passible de deux ans d’emprisonnement, selon le nouveau texte.
Cette décision fait suite à une série d’incidents provoquant la colère du monde musulman. En juillet, l’Algérie avait ainsi convoqué les ambassadeurs danois et suédois à Alger pour dénoncer la « multiplication des actes d’incinération et d’atteinte au Saint Coran ».
Face à ces protestations, le chef de la diplomatie danoise s’était excusé auprès de son homologue algérien, qualifiant cette « vague criminelle » d’autodafés d’ « intolérable ». Il avait alors promis qu’une loi serait rapidement soumise au Parlement pour mettre un terme à ces « pratiques inqualifiables ».
Avec 94 voix pour sur 179 députés, le texte a finalement été adopté jeudi au terme de quatre heures de débat. Bien qu’aucun membre du gouvernement ne se soit exprimé publiquement, cette décision vise clairement à préserver les intérêts et la sécurité du Danemark.
En effet, le pays scandinave a focalisé ces derniers mois le courroux de plusieurs pays musulmans. Fin juillet, des centaines de manifestants irakiens avaient tenté de converger vers l’ambassade danoise à Bagdad. Par ailleurs, Copenhague avait temporairement renforcé ses contrôles frontaliers avant un retour à la normale le 22 août.
Avec ce vote, le Danemark espère donc apaiser les tensions avec les pays musulmans meurtris par la multiplication des autodafés du Coran sur son sol. Les députés disent vouloir à la fois protéger les Danois et affirmer leur attachement au respect des croyances.
Eric K.
