Lors d’une conférence sur la “Promotion du patrimoine musical africain”, tenue dans le cadre de la 10ème édition du festival Visa For Music, des artistes, des experts marocains et africains ont appelé, jeudi à Rabat, à la protection de la propriété intellectuelle (PI) en tant que levier pour la promotion du patrimoine musical africain.
Dans une allocution à l’ouverture de la conférence, le directeur fondateur du festival, Brahim El Mazned, a indiqué que trois formes de musique africaine traditionnelle sont représentées par des artistes et des experts présents à cette rencontre, à savoir la Rumba congolaise, la Morna du Cape-Vert et le Moutya des Seychelles.
Les panélistes ont unanimement souligné l’importance de protéger les différentes formes d’expressions musicales, considérées comme “partie intégrale de l’identité africaine qui nécessite la transmission et la conservation”, notant que le programme de cette 10ème édition de Visa For Music se caractérise par sa grande diversité, puisqu’il réunit des groupes musicaux modernes avec d’autres traditionnels.
La gente féminine a été représentée par Solange Cesarovna, artiste et compositrice capverdienne, directrice de la société “Sol Music pour copyright”. Dans une déclaration à la MAP, la musicienne s’est dite heureuse de prendre part à ce débat sur l’héritage musical de l’Afrique et la préservation de ses formes traditionnelles, notamment la Morna.
“La Morna est un genre de musique emblématique du Cap-Vert, associant chant et danse à la poésie”, a expliqué Mme Cesarovna. “Nous sommes ici pour discuter de la relation entre ce patrimoine culturel immatériel et la propriété intellectuelle, le but étant de protéger les droits d’auteur et garantir un revenu pour ces artistes qui hissent le drapeau de leurs pays et de leur continent”, a-t-elle ajouté.
Dans une déclaration similaire, Galen Bresson, directeur de PI à l’Institut de la culture seychelloise, a indiqué que la tradition musicale unique à chaque pays africain “doit à tout prix être protégée, notamment à travers l’enregistrement de la PI”.
“Les artistes et professionnels de la musique africaine ont pour missions de protéger la PI et d’impliquer dans ce combat les jeunes musiciens qui fusionnent agréablement modernité et tradition, notamment sur les plateformes musicales digitales”, a insisté M. Bresson.
La 10ème édition du festival Visa For Music, organisée du 22 au 25 novembre sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, propose un programme riche en activités, dont des concerts, conférences et workshops auxquels sont représentés plus de 80 pays.
Le festival Visa For Music se veut un espace d’échange et de dialogue entre les artistes et les professionnels de l’industrie musicale, dont les maisons de production, les agents artistiques, les directeurs artistiques, les institutions culturelles, les médias et les formateurs.
Eric K.