Dans un entretien exclusif lundi 12 février 2024, à Niamey à la Télévision nationale, le Chef de l’Etat du Niger, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani a rassuré l’opinion concernant la création d’une monnaie unique des pays de l’Alliance des Etats du Sahel (AES).
Selon un économiste
Le chercheur à l’Association Internationale de l’économie du Développement, Ndongo Samba Sylla, sur un média international, déclare que le retrait des pays de l’AES de la CEDEAO, n’occasionnera aucune perte pour les autres pays voisins.
Pour l’économiste sénégalais, dans un premier temps, il ne faut pas sous estimer les bénéfices d’intégration économique.
« Le commerce à l’intérieur de la CEDEAO est très faible. Le Mali et le Burkina exportent du coton. Ce qui faudrait voir c’est le potentiel de développement. Quand ces pays se développent cela bénéficie aux pays voisins. Par exemple si les pays de l’AES augmentent la production agricole, l’exportation peut bénéficier aux pays voisins. Il faut dire également que les tarifs douaniers n’ont pas vocation à remplir les coffres de l’Etat. Les tarifs ont plutôt des objectifs de politiques industrielles. » a affirmé l’économiste.
Mais sur la création d’une monnaie unique au sein de l’Alliance, Ndongo Samba Sylla pense également que «…les sanctions qui ont été imposées au Mali en janvier 2022 avec le Niger, ce sont des sanctions impossibles à mettre en œuvre quand vous disposez de votre propre monnaie nationale. Cela veut dire qu’il est possible que la Banque centrale prive certains Etat de l’accès à leur propre compte ce qui n’est pas possible quand vous disposez de votre propre monnaie. ». a-t-il encore précisé avant de poursuivre que « C’est seulement dans les pays francophones que nous croyons que battre une monnaie c’est quelque chose de miraculeux ou extrêmement dangereux. il n’y a que moins de 7% de la population mondiale qui évolue dans une union monétaire. Cela veut dire que presque tous les autres pays ont leur propre monnaie. Donc il est bien possible de sortir du CFA et c’est souhaitable » a-t-il laissé entendre.
Dans son intervention l’économiste s’est surtout indigné de l’arrimage du Francs CFA à la monnaie européenne « parce que le CFA impose un déficit de financement de l’économie et une surévaluation du taux de change ». Et à l’économiste de continuer qu’ «Il n’y a aucun pays du monde, à part les pays CFA qui produisent du pétrole et du gaz et qui fixent leur monnaie à l’Euro. Si vous fixer par exemple au dollar, vous avez beaucoup plus d’avantage, vous avez cette même stabilité, vous avez beaucoup plus de marge de manœuvre. Donc c’est possible et c’est souhaitable ». a -t-il conclu.
Eric K.