Au Burkina, les Organisations professionnels des Médias (OPM) ont fait une déclaration pour dénoncer la violence contre les médias, à l’instar des actes de vandalisme perpétrés au siège de la RTB2 Nord à Ouahigouya le 29 janvier 2024.
Les Organisations professionnelles des médias (OPM) ont toujours défendu le droit des populations à l’information, y compris leur droit à se faire entendre à travers les médias et particulièrement les médias publics. Mais aucun acte de violence à l’égard d’un organe de presse n’est tolérable au sein de notre société quel qu’en soit les raisons.
Malheureusement, c’est ce qui s’est produit le lundi 29 janvier 2024 où des populations de Ouahigouya, Chef-lieu de la région du Nord, ont enclenché des manifestations pour interpeller les autorités politiques, administratives, coutumières et militaires sur leur besoin de sécurité.
A cet effet, les manifestants se sont rendu successivement au Gouvernorat, au Palais royal, au Camp militaire Zondoma et à la RTB2 Nord comme pour porter leur revendication sur ce média.
Mais selon des témoignages, les manifestants s’en sont plutôt pris au personnel, saccageant aussi un véhicule sur cale et le panneau d’indication, brûlé des pneus dans la cour et brisé des vitres des locaux, etc.
Dans la foulée, les manifestants ont emporté, un sac contenant un ordinateur portable, des disques durs, des clés USB ainsi que des téléphones portables du personnel. Deux motos appartenant aux vigiles ont également été caillassées. Un voisin du service qui s’est opposé à l’incendie du bâtiment a été blessé. L’intervention des sapeurs-pompiers a permis d’éviter plus de dégâts.
Pour cela, ils ont encerclé le véhicule qui conduit l’équipe de reportage et pris la direction du camp militaire. Sous la menace d’un lynchage par la foule, les journalistes ont été exfiltrés grâce à la dextérité d’une équipe de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS).
Les manifestants reprocheraient à la RTB2 Nord de n’être pas allée couvrir leur manifestation.
Face à un tel incident, les OPM apportent leur solidarité aux confrères de la RTB2 Nord et condamnent ces actes de violence. Ils rejettent avec la plus grande vigueur, toute forme de violence contre les médias, leurs installations et leurs personnels.
Les OPM interpellent les confrères et les responsables des médias publics à se mettre à la hauteur des aspirations du peuple, qui s’est toujours battu, souvent au prix d’énormes sacrifices, pour assurer l’indépendance des médias.
« Au nom des sacrifices multiples consentis par le peuple, nous devons nous battre afin que chaque opinion puisse être prise en compte dans nos programmes. C’est la seule manière de mériter la confiance du public », ont -ils encore souligné interpellant et encourageant les journalistes et les responsables des médias publics à toujours demeurer professionnels dans le traitement de l’information et à garantir aux citoyens un accès libre et équitable aux médias publics et à une information de qualité
Aussi, ont-ils entre autre rappelé aux autorités, le professionnalisme des médias publics conformément aux lois CNT de 2015 et réaffirmé la nécessité pour tous de défendre le droit du public à l’information consacré par la Constitution du Burkina Faso.
Eric K.
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